Posté le 3 mars 2015 dans Genève Internationale, Société | 0 commentaire
Lettre à Stéphane Hessel

Lettre à Monsieur Stéphane Hessel-(1917-2013)

Cher Monsieur Hessel,

 

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Au moment de vous envoyer cette lettre, j’ai pensé que la publier serait peut-être la meilleure façon de vous la faire parvenir. Je vous croise pour la première fois dans les années 1990 alors que vous représentez la France à la Conférence des Droits de l’Homme. Je ne vous connais pas, je ne connais pas grand-chose sur l’ONU. Je suis frappé par votre silhouette d’apparence fragile et par cette étonnante force et cette aura qui émanent de vous dès que vous vous exprimez. Grâce à cette rencontre je commence à me familiariser avec l’Organisation. En suivant votre parcours grâce aux livres que vous aviez publiés, aux articles dans la presse, je comprends la signification du mot engagement. Lors de mon arrivée à l’ONU, puis plus tard avec la charge occupée dans le magazine, je pense souvent : « qu’aurait fait Stéphane Hessel ?» face aux contrariétés diverses, et à chaque fois, dans mon imagination, j’entends votre voix si particulière. Votre message n’a jamais changé : ni haine ni ressentiment malgré toutes les épreuves, voire les abominations que vous avez eu à subir et toujours un message extrêmement optimiste et positif sur la nécessité de continuer à défendre les valeurs et les objectifs de l’Organisation des Nations Unies envers et contre tout. Je réalise mon rêve d’entretien avec vous publié en janvier 2012 . Arrivé avec une heure d’avance à votre hôtel, je suis anxieux et tendu, par crainte de ne pas être à la hauteur. Et puis, nous parlons, sans aucun langage convenu, de votre histoire qui se confond avec celle de l’ONU, d’indignations, d’engagement, de littérature, de l’importance de la famille et de l’amitié. Ce moment est intense. Profiter, avec jubilation et gourmandise de chaque jour que vous offrait la vie était votre credo depuis votre évasion d’un camp de la mort. Cette perception de cadeau quotidien était peut-être encore plus présente à la fin de votre vie.

Je voulais donc respectueusement, parmi tous ces hommages rendus, vous adresser un remerciement sincère, affectueux et vous signifier que le siècle, que vous avez traversé de votre lumineuse et digne présence, sera à jamais marqué par votre empreinte qui perdurera auprès des générations futures.

Stéphane Hessel :

 

 

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